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Les multiples définitions de l’Analyse des Pratiques Professionnelles lui donne un aspect protéiforme et systémique rendant hommage à la complexité des réalités qu’elle recouvre.
Toutefois, on peut retenir que l’Analyse de Pratiques Professionnelles s’adressent généralement à des professionnels et/ou des organisations en quête de changements et de transformations de leurs pratiques.
Un groupe de pairs, Professionnels œuvrant dans les métiers à forte composante relationnelle, met en commun des expériences vécues différées, cultivent ainsi une intelligence collective dans un cadre bienveillant, empathique, respectueux de la Parole de l’Autre et de règles de confidentialité.
Grâce au partage de problématiques professionnelles proches, un processus en plusieurs étapes structurant la parole libre, l’écoute active et la réflexion, invite à faire émerger, analyser (décortiquer) et co-traiter des pratiques individuelles et communes.
« Pour transformer une situation problématique en un problème tout court, un praticien doit accomplir un certain type de travail. Il doit dégager le sens d’une situation qui au départ n’en a justement aucun. Poser un problème, c’est choisir les éléments de la situation qu’on va retenir, établir les limites de l’attention qu’on va y consacrer et lui imposer une cohérence qui permet de dire ce qui ne va pas et dans quelle direction il faut aller pour corriger la situation. » Propos de Donald Schön penseur et pédagogue (1930 – 1997 Etats Unis Amérique)
Les regroupements de 6 à 10 par an à raison d’un par mois en général, offrent l’opportunité de partager des expériences concrètes et de co-construire dans un esprit bienveillant et réflexif favorable à la collaboration et la coopération.
Par ce travail de réflexion sur l’action, il s’agit de développer le « praticien réflexif » en chacun pour repérer des axes d’amélioration et de transfert dans de futures pratiques similaires ou ressemblantes ….
Nous partageons cette pensée de Philippe Perrenoud1 : « le praticien réflexif se prend pour objet de sa réflexion, il réfléchit à sa propre manière d’agir, de façon à la fois critique et constructive. Critique, car il rompt avec la tentation de la justification et de l’autosatisfaction, pour mettre à distance, » objectiver « , comprendre. Constructive, car son but n’est pas de se flageller, mais d’apprendre de l’expérience, de construire des savoirs qui pourront être réinvestis dans les situations et les actions à venir. »
Quant aux clubs métiers, par un même processus d’échanges et d’analyse de pratiques et du travail, favorisent également la mutualisation d’outils, de ressources, de connaissances, de réseaux et d’idées sur les thématiques porteuses de changement dans l’organisation d’appartenance.
Entre pairs d’une même organisation, s’inscrit et se concrétise la capitalisation dans une dynamique d’intelligence collective ; dans de nombreux cas, de nouveaux projets ou nouvelles dynamiques se créent et se déploient.
Par les actions mises en œuvre et proposées au CAFOC, nous gardons en vue les objectifs visant avant tout l’autonomie des professionnels dans l’adoption d’une posture réflexive, le développement de compétences fondée sur l’analyse d’expériences et l’évolution des pratiques professionnelles individuelles et collectives.
Chacun est amené par ce travail sur son agir professionnel, mais aussi par la participation engagée et active au co-traitement de l’agir professionnel des pairs, à revisiter son identité professionnelle, son rapport au savoir et au changement. Cette démarche réflexive s’inscrit dans un processus vrai de professionnalisation.
